Le roi, vêtu d'une robe de pourpre, d'une magnificence sans pareille, était monté sur un char traîné par des lions, qui semblaient avoir oublié, pour lui obéir et pour lui plaire, leur férocité naturelle. Au sortir d'une forêt, qui conservait sous ses rameaux une éternelle fraîcheur, on arriva dans une prairie qui ressemblait à une corbeille de fleurs vermeilles. Le roi qui se trouvait de bonne humeur ce jour-là, mit pied à terre, et invita ceux qui l'avaient suivi à se livrer au plaisir d'une course de chars. "Si j'avais encore, leur dit-il, mon ancienne vigueur, je prendrais part à vos jeux, mais la vieillesse félonne, qui trompe les perpétuelles espérances des hommes, m'a laissé tout juste assez de force pour accomplir la tâche quotidienne que la royauté m'impose. Que ceux à qui cette jeunesse, que je n'ai plus, hélas ! donne chaque jour une ardeur nouvelle, luttent ensemble d'agilité et d'adresse ; je récompenserai le vainqueur, et je punirai celui dont l'humeur poltronne aura reculé devant le combat et renoncé à la victoire."
Callimaque résolut alors de surprendre toute l'assistance par le moyen de son anneau.