mardi 16 décembre 2014

Premières dictées - Dictée N°32 (Emploi de la cédille)

ç







Devant a, o, u le c prend la cédille lorsqu'il doit se prononcer comme l's.








François a reçu la récompense due à son application.



Françoise et Lucie sont amies.




A la fin de l'hiver, les glaces se rompent et les rivières charrient les glaçons.




Les maçons ont terminé la façade de la maison.






Premières dictées - Dictée N°31 (Emploi de l'accent circonflexe sur le "e" = ê)

ê









Le chêne est plus majestueux que le hêtre, le frêne et le sapin : aussi on l'appelle le roi des forêts. 












Une guêpe, entrée par la fenêtre, voltige au-dessus de nos têtes.




Premières dictées - Dictée N°30 (Emploi de l'accent grave = è)


è








Mon père et ma mère seront, je l'espère, satisfaits de mes progrès.



Si j'ai de bonnes notes, mon grand-père m'achètera une boîte de jeux, et ma grand mère un costume de pirate.

Premières dictées - Dictée N°29 (Emploi de l'accent aigu = é)


é







Le blé se récolte en été. Quand il a été moissonnée, lié en gerbe, battu, vanné, on le porte au moulin, où, étant broyé, il forme la farine et le son.









Cours Moyen - Dictée N°52 : Le doigt mystérieux








Le doigt mystérieux




C'est se tromper que de croire que nous devions faire un mérite de toutes nos bonnes actions : c'est de notre intention seule que dépend leur valeur. Les Orientaux content à ce sujet l'histoire d'un jeune prince qui, un soir, écrivait complaisamment sur ses tablettes ce qu'il avait fait, suivant lui, de bien dans la journée. Quand la page fut remplie, un doigt invisible effaça tout, sauf une seule ligne. Furieux, le prince se retourne, et une voix lui parle ainsi :

"Celui qui voit tout, qui entend tout, qui sait tout, ne saurait accepter ton compte. C'est l'ambition et l'orgueil qui t'ont poussé à faire ces aumônes que tu attribues à ta générosité ; ce sont les circonstances, l'occasion, le caprice qui t'ont dicté ces mesures que tu attribues à ton bon sens et à ta raison. Celui-ci, qui te doit la vie, celui-là à qui tu as rendu une portion de sa fortune, t'auraient peut-être beaucoup moins béni, s'ils avaient su, comme moi, que tu n'avais pas la tête bien saine, quand tu signais leur sentence. Je ne vois guère à compter au bénéfice de ta vertu que cette bourse donnée, sans que personne le vît, à cette pauvre veuve que tu ne connaissais pas : c'est la seule ligne que j'ai laissée."

Le prince ne répondit rien : la voix parlait comme sa conscience.







Cours Moyen- Dictée N°51 : Monsieur Scrupule




Balance à fléau









Monsieur Scrupule




Un jour, deux fermières de mon pays, qui n'est probablement pas bien loin du vôtre, s'étaient entendues, chose assez rare, pour mettre en commun le lait de leurs chèvres, et en faire ensuite un fromage. Quand le fromage fut fait, il s'agit de le partager, selon les règles de la stricte justice, en deux moitiés bien égales. Comme les deux dames,  pour quelques bonnes raisons peut-être, n'étaient pas l'une pour l'autre portées de la plus grande confiance, elles s'adressèrent à Monsieur Scrupule, une autorité du canton.

Monsieur Scrupule, prenant le fromage, commença par le goûter : "Délicat fumet ! dit-il ; vous êtes, mesdames, d'excellentes faiseuses. Ça procédons !"

Alors les manches retroussées, coupant le fromage par le milieu, il posa chaque morceau dans les deux plateaux d'une balance. Par malheur, sans doute, il se trouva que le morceau de droite l'emportait sur celui de gauche. "Retranchons", dit Monsieur Scrupule.

Le morceau retranché, qu'en fit, à votre avis, Monsieur Scrupule ?

Il l'avala.

Alors, regardant le fléau(*) : "Quoique j'aie bien mesuré, dit-il, c'est maintenant le morceau de gauche qui l'emporte sur celui de droite."

Il voulait de nouveau retrancher sur le morceau de gauche ; les deux femmes l'arrêtèrent : "C'est assez, monsieur, bien grand merci ! de cette façon nous sommes contentes."

"Si vous êtes contentes, dit Monsieur Scrupule, ma conscience, à moi, ne l'est pas. Puisque vous m'avez choisi pour juge, je dois aller, entendez-vous bien, jusqu'au bout de mon opération."

Lorsque l'opération fut terminée, de l'excellent fromage il ne restait plus que deux cornes.

mercredi 3 décembre 2014

Premières dictées - Dictée N°28 : e = eu


e = eu






Le feu brûle.


Eulalie travaille peu.


On planta un pieu dans le milieu de la cour.


Jeudi la forte chaleur a flétri la fleur du tilleul.


Ma filleule a un joli chien épagneul.


Caroline a une robe bleue toute neuve.


La couleuvre se cache sous la feuille.


Je traverse le fleuve.


Regarde la blancheur de la muraille.


Eustache alluma un feu de cheminée.




Cours Moyen - Dictée N°50 : La goutte de rosée et la vie humaine (Bonvalot)




La goutte de rosée et la Vie humaine


Une goutte de rosée sur une feuille est, à mes yeux, l’emblème de la vie humaine. Voyez : point de repos, même au moment ou les zéphyrs se taisent ; quand le vent souffle un peu, elle frissonne, elle flotte à faire trembler ; imprime-t-il le plus léger mouvement à la feuille, elle tombe. Ainsi fait la vie sous le souffle des passions. Lorsque le calme est parfait, et que les rayons du soleil viennent semer les champs de milliers d’émeraudes, la feuille humide sèche d’abord, et la goutte de rosée diminue et finit par disparaitre. Le soleil, image de la divine essence, l’attire à lui, et nous apprend par là que notre vie aussi, même la plus longue, doit un jour remonter vers la source éternelle d’où elle émane. Et cette image, qui me frappe tous les matins, me remplit de pensées douces et salutaires toute la journée ; elle élève mon âme vers celui qui l’a créée, m’aide à surmonter les troubles de la vie, et me donne de consolantes espérances en me faisant rêver au ciel.



Bonvalot



vendredi 14 novembre 2014

Cours Moyen - Dictée N°49 : De la docilité





Peder Mørk Mønsted


De la docilité




La docilité, qui consiste à se laisser conduire, à bien recevoir les avis de ses maîtres et à les mettre en pratique, est proprement la vertu de tout écolier, comme celle de tout maître est de bien enseigner. L'une ne peut rien sans l'autre ; et comme il ne suffit pas qu'un laboureur répande la semence dans les sillons ; mais qu'il faut que la terre, après avoir ouvert son sein pour la recevoir, la couve, pour ainsi dire, l'échauffe, l'entretienne et l'humecte ; de même, tout le fruit de l'instruction dépend de la parfaite correspondance qui existe entre le maître et le disciple.



d'après Rollin.

dimanche 2 novembre 2014

Cours Moyen - Dictée N°48 : Remontrances





Remontrances



Mon ami, permets-moi de te parler sincèrement. En un mot comme en cent : tu deviens égoïste. Les mauvais exemples te perdent. D'autres pourront te donner des conseils plus agréables : moi, l'ancien ami de ta famille, je n'hésite pas à te dire : n'attends pas plus longtemps : va trouver tes amis et ose leur dire : "Je ne veux pas faire comme vous ; votre maxime : chacun pour soi, me répugne et me révolte." Il se riront peut-être de toi : laisse-les faire ; c'est le seul moyen de te montrer plus sage qu'eux. Je connais la bonté native de ton coeur,  je la connais depuis longtemps, depuis le temps où ta mère te tenait, tout enfant, sur ses genoux. Tu suivais alors ses conseils, tu en goûtais toute la sagesse, tu y conformais ta conduite. Que de fois a-t-elle dit devant moi à son cher enfant : "Le jeune homme qui ne pense qu'à lui se rend indigne de l'affection des autres et il devient inutile, dangereux même pour la société ! Vous me feriez bien de la peine, Lucien, ajoutait-elle, si je vous voyais devenir comme tant d'autres qui se croient bien meilleurs que vous." 

Elle était bien vraie, mon ami, cette parole de ta mère, et tu n'en doutais pas alors : te crois-tu donc aujourd'hui en possession d'une science plus certaine et d'un bonheur plus profond ? Tu iras à Paris cette semaine ; j'y serai moi-même dans trois jours ; j'irai te voir, et nous causerons à coeur ouvert, comme autrefois.




mardi 21 octobre 2014

Premières dictées - Dictée N°27 : Récapitulation : è = ei, ey, ai, ay, oe

Récapitulation : 

è = ei, ey, ai, ay, oe












Le treize mai, je partirai avec Madeleine pour Epernay.


Je traverserai l'Aveyron.



J'aime la verveine.



Un corsaire a été amené à Jersey.



La Loire traverse la Touraine.



La petite Adèle a de la peine à obéir.



La conduite du militaire a été téméraire.




L'école primaire touche la mairie.




Je sèmerai de la laitue.




Le Louvre se trouve sur la rive droite de la Seine.




L'opéra d'Oedipe a remporté un grand succès.




Madeleine tricote de la laine blanche.




Je chanterai un air.





J'achèterai une chaîne en or.









Premières dictées - Dictée N°26 : è = ay / é = oe







è = ay



Nous visiterons la ville d'Epernay.



Ma tante habite à Epinay.



La semaine prochaine j'irai à Fontenay.
















é = oe



Oedipe devina une énigme.








dimanche 19 octobre 2014

Cours Moyen - Dictée N°47 : Le bûcheron qui a perdu sa hache (2ème partie)








Le bucheron qui a perdu sa hache (2)



Notre homme alla conter l'affaire à ses compagnons, sans leur dire toutefois, par modestie sans doute, ce qui, dans l'entrevue avec le dieu, avait été le plus à son honneur.

"Comment, se dirent ces gens, c'est pour avoir perdu son outil qu'il est devenu si riche ? Pourquoi ne perdrions-nous pas aussi le nôtre ?"

Et voilà nos bûcherons qui se mettent, comme ils l'avaient projeté, à perdre leurs haches, à perdre, vous m'entendez bien, et à implorer le dieu. Le dieu vint, en effet, présentant à chacun une hache d'or, comme il l'avait fait la première fois, et leur demandant, comme il l'avait demandé au premier bûcheron, si c'étaient bien là les leurs.

"Certainement, ce sont les nôtres, répondirent-ils.

- Ah ! ce sont les vôtres, dit le dieu, 

et brandissant une de ces haches d'or au-dessus de leur tête :

-Vous mériteriez, ajouta-t-il, que je vous fisse payer bien cher votre mensonge ; je consens toutefois à ne pas vous punir, mais ne comptez plus sur moi, et n'oubliez pas désormais que vos affaires ne sont pas les miennes."







Cours Moyen - Dictée N°46 : Le bûcheron qui a perdu sa hache (1ère partie)




Le bûcheron qui a perdu sa hache (1)





Les anciens content qu'un bûcheron perdit un jour sa hache, son gagne-pain. Triste et désolé, il pleurait et se lamentait, au pied d'un arbre, quand tout à coup un dieu se présente à lui. Vous savez que l'on croyait dans l'antiquité qu'il y avait plusieurs dieux ; chaque pays, chaque ville avaient les siens.

"Je ne puis voir, lui dit ce dieu, sans souffrir moi-même, couler les larmes des hommes, et je veux essuyer les tiennes. Dis-moi le sujet de ton affliction."

Et, quand le bûcheron eut parlé, le dieu disparut, puis revint, un instant après, tenant à la main une hache dont la masse était d'or et le manche d'ébène incrusté de pierres précieuses.

"Est-ce là, dit-il au bûcheron, la hache que tu as perdue ?

- Non, répondit le pauvre homme, la mienne était bien loin d'être aussi belle que celle-là."

Le dieu disparut encore, et revint avec une autre hache à masse d'argent.

"Voici la tienne, cette fois." dit-il.

Mais le bûcheron répondit encore que ce n'était pas la sienne. Pour la troisième fois, le dieu disparut, et rapporta une troisième hache, celle-ci, à manche de frêne, à masse de fer.

"Voilà ma hache, s'écria le bûcheron, c'est bien celle que j'ai tant pleurée !"

Mais le dieu lui dit :

"Tu n'as point cherché à me tromper ; tu ne t'es laissé éblouir ni par l'argent ni par l'or ; ton honnêteté aura sa récompense ; ces trois haches sont à toi ; je te les donne."






mercredi 1 octobre 2014

Cours moyen - Dictée à corriger N°6

Cette dictée contient 6 fautes d’orthographe grammaticale





Au tort de jugé trop souvent des gens sur leur mine, nous joignons celui d'agir de la même façon envers les animaux. Il en et un grand nombre que nous haïssons et que nous aborrons sans motifs, et se sont précisément la plupart de ceux qui nous rende les plus grand services.












Dictée corrigée


Au tort de juger trop souvent des gens sur leur mine, nous joignons celui d'agir de la même façon envers les animaux. Il en est un grand nombre que nous haïssons et que nous abhorrons sans motifs, et ce sont précisément la plupart de ceux qui nous rendent les plus grands services.





lundi 22 septembre 2014

Premières dictée - Dictée N°25 (é = ai) (2ème partie)




é = ai












Le libraire tiendra sa librairie ouverte.



J'écrirai une lettre à ma tante.



Rémy a vu un dromadaire.



Le chien aime son mtre.



Le vestiaire sera fermé.



L'étoile polaire brille.



La lune va partre.



Madeleine va traire la vache.




Lise a été distraite.




Le lièvre traversa la plaine.






Premières dictées - Dictée N°24 (é = ai) 1ère partie


é = ai










Un aigle a établi son aire sur un roc escarpé.







Claire a acheté trois pelotes de laine et des aiguilles à tricoter.






L'abeille a un aiguillon.







Le vicaire lira son bréviaire.





Maman plantera de la marjolaine.




Le secrétaire du maire travaille à la mairie.





On tire d'une mine le minerai de fer.



samedi 20 septembre 2014

Cours Moyen - Dictée N°45 : L'anneau qui rend invisible (8ème partie)









L'anneau qui rend invisible





Callimaque tint parole au roi : toujours placé en tierce personne entre lui et chacun de ses confidents, il voyait sans être vu, il entendait sans être entendu, et il ne se privait ni de réflexions ni de commentaires. A la fin, son franc langage, et même ses railleries malignes, l'emportèrent, dans l'esprit du roi, sur les flatteries auxquelles il avait jusque-là prêté l'oreille. Sa Majesté y gagna l'estime publique : aussi, quand, après une longue suite de prospérités, elle alla rejoindre ses pères on la regretta sincèrement, et ce fut l'amour de son peuple qui fit graver sur sa tombe cette inscription en langue grecque : 

"Nulle paupière, ô roi, n'est restée sèche, le jour de tes funérailles, et le souvenir de ta perte est pour nous comme une fraîche blessure, que rien ne saura fermer. Mais puisque tout est caduc ici-bas, du moins, de ce séjour des blanches nuées, où s'est envolée ton âme, daigne garder la mémoire de ceux qui ne t'oublient point ; et puisse, pour notre bonheur, l'âme du gentil souverain que ton amour nous a laissé, mériter d'être appelée une âme jumelle de la tienne !"

Le fils du roi avait douze ans. On ne sait si le voeu qu'exprimait l'épitaphe fut exaucé : les enfants ne valent pas toujours les pères. Quant à Callimaque, il conserva bien longtemps encore sa bague favorite ; mais, à sa mort, hélàs ! elle ne se retrouva point.



Cours Moyen - Dictée N°44 : L'anneau qui rend invisible (7ème partie)








L'anneau qui rend invisible





Callimaque accompagna ces mots d'un éclat de rire passablement moqueur, et il continua : "Je remplacerai pour toi cette voix intérieure de la conscience qu'il est trop facile d'étouffer ; je serai l'écho vengeur du mal que tu auras laissé faire ; et je ferai, en retour, monter jusqu'à toi ce murmure enchanteur de la reconnaissance de ton peuple qui se perd si souvent en route."

Callimaque se tut et s'éloigna. Peut-être le roi ne goûtait-il pas beaucoup cette sorte de langage à laquelle on ne l'avait guère accoutumé ; il affecta pourtant un contentement extérieur, dont on fit honneur à sa modestie, et les courtisans, peuple imitateur par excellence, eurent l'air de partager cette satisfaction. La princesse elle-même, soit pour faire comme les autres, soit par crainte de se voir encore publiquement admonestée, ne se laissa aller, ce jour-là, que douze ou quinze fois aux accès de l'humeur boudeuse et querelleuse qui faisait le fond de son caractère.















Cours Moyen - Dictée N°43 : L'anneau qui rend invisible (6ème partie)











L'anneau qui rend invisible



Quand le char, où l'on ne voyait personne, revint devant le roi, un concert approbateur de féliciations et d'applaudissements se fit entendre dans l'assemblée : cette course avait de beaucoup surpassé les courses antérieures. Le roi se leva de son trône : 

"Qui que tu sois, dit-il, toi qu'une ombre trompeuse dérobe à nos regards, si quelque divinité protectrice n'a pas fait de toi une créature supérieure au reste des hommes, daigne accepter le prix que j'ai promis au vainqueur : une récompense est toujours flatteuse, quand on la mérite comme toi.

"O roi, répondit Callimaque sans se découvrir, en échange de ton offre et de tes compliments, dont je te rends grâce, je veux te faire moi-même un don meilleur que toutes les richesses qui furent jamais dans tes trésors ; je te donnerai, si tu sais t'en servir, un bien qui échappe à la majeure partie des rois, la connaissance de la vérité. Exécuteur des décrets d'en haut, je serai sans cesse auprès de toi, même quand tu ne voudrais pas savoir que j'y suis : ce que la voix adulatrice de tes courtisans, ce que leurs flatteries menteuses empêchent d'arriver jusqu'à toi, je te le dirai à l'oreille, je t'en avertirai même tout haut, quand tu ne sauras pas m'entendre, comme je l'ai fait tout à l'heure pour certaine princesse."
















Cours Moyen - Dictée N°42 : L'anneau qui rend invisible (5ème partie)












L'anneau qui rend invisible





Vingt chars partent ensemble : une poussière épaisse s'élève sous les roues ; on a peine à suivre des yeux, à travers le nuage gris qui obscurcit l'air, la lutte d'abord indécise. Mais cette jeunesse de cour est bientôt lasse ; trop jalouse de son indépendance et trop amoureuse des plaisirs, elle n'a jamais su se plier aux règles précises et rigoureuses de la discipline ; aussi plus d'un renonce-t-il après quelques tentatives infructueuses, à une tâche trop laborieuse pour lui. On les voit revenir, l'oreille basse, au point de départ, cherchant, sous un faux prétexte, à déguiser leur retraite honteuse. Tout à coup, Callimaque, toujours caché aux regards, grâce à son précieux anneau, monte dans le char du roi : il pousse les lions, le char vole, et devance bientôt les autres, sans qu'on puisse voir quel est le guide mystérieux qui le mène avec tant de vigueur et une si audacieuse impétuosité.



Cours Moyen - Dictée N°41 : L'anneau qui rend invisible (4ème partie)













L'anneau qui rend invisible 






Résister à la volonté impérieuse des rois est un jeu dangereux qui peut avoir souvent de fâcheuses conséquences. Le roi faisait ce qu'il pouvait pour ne pas paraître soucieux ; d'une voix qu'il tâchait de rendre douce, il consolait sa fille, qui peu à peu revenait à elle ; la princesse elle-même, comprenant qu'elle devait se tirer à son honneur de ce mauvais pas, écoutait d'un air soumis les paroles de son père, et refoulait au fond de son coeur les idées de colère que lui inspirait sa méchanceté vaniteuse. Mais on sentait aisément que, malgré ces dehors, le ciel de la cour était à l'orage. On ne se fit donc pas répéter l'ordre. Il fallait suivre d'abord la rive sablonneuse du fleuve, puis tourner brusquement autour d'un gros cèdre qui dominait la plaine, et revenir, par une route sinueuse, marquée çà et là par des poteaux, indiquant les points dangereux, jusqu'au pied même du trône où le roi était assis.















Cours moyen - Dictée N°40 : L'anneau qui rend invisible (3ème partie)










Le roi avait auprès de lui sa fille cadette déjà passablement vieillotte, mais très coquette, et que l'on connaissait à dix lieues à la ronde pour sa vanité et sa méchanceté. Au moment où elle allongeait sa main maigrelette pour prendre, sur son coussin de pourpre brodé d'or, une cassette de bois de rose, contenant un poème de six mille vers composé en son honneur, que lui présentait à genoux un des rimeurs de la cour, Callimaque, protégé par l'ombre discrète répandue autour de lui par la  vertu de son anneau, se glissa jusqu'auprès d'elle et lui dit tout haut, comme s'il eût parlé pour le poète : "Madame, tout ce qui est écrit là dedans est fausseté complète ; tout le monde sait que vous êtes fort sotte et que vous n'avez pas plus de coeur que d'esprit". 

La suite du roi, qui entendit ces paroles, demeura muette de stupeur ; quant à la princesse, elle ne se connaissait plus ; sa figure était violette ; elle ne put que crier : "Qu'on le pende !" et elle s'évanouit. Il fallait voir la mine inquiète du faiseur de vers. Le roi ne savait que penser ; désirant toutefois que la chose demeurât aussi secrète que possible, il ordonna de continuer les jeux.



Cours moyen - Dictée N°39 : L'anneau qui rend invisible (2ème partie)









Le roi, vêtu d'une robe de pourpre, d'une magnificence sans pareille, était monté sur un char traîné par des lions, qui semblaient avoir oublié, pour lui obéir et pour lui plaire, leur férocité naturelle. Au sortir d'une forêt, qui conservait sous ses rameaux une éternelle fraîcheur, on arriva dans une prairie qui ressemblait à une corbeille de fleurs vermeilles. Le roi qui se trouvait de bonne humeur ce jour-là, mit pied à terre, et invita ceux qui l'avaient suivi à se livrer au plaisir d'une course de chars. "Si j'avais encore, leur dit-il, mon ancienne vigueur, je prendrais part à vos jeux, mais la vieillesse félonne, qui trompe les perpétuelles espérances des hommes, m'a laissé tout juste assez de force pour accomplir la tâche quotidienne que la royauté m'impose. Que ceux à qui cette jeunesse, que je n'ai plus, hélas ! donne chaque jour une ardeur nouvelle, luttent ensemble d'agilité et d'adresse ; je récompenserai le vainqueur, et je punirai celui dont l'humeur poltronne aura reculé devant le combat et renoncé à la victoire."

Callimaque résolut alors de surprendre toute l'assistance par le moyen de son anneau.




Cours moyen - Dictée N°38 : L'anneau qui rend invisible (1ère partie)




L'anneau qui rend invisible

Une fable antique raconte que, pendant le règne d'un roi célèbre de l'Asie, un jeune homme, simple, honnête, aimable, nommé Callimaque, devint, bien qu'étant de race noble, si misérable et si pauvre, qu'il se vit réduit à la condition d'un humble berger. Se promenant un jour sur une montagne aride, où il rêvait sur ses malheurs en menant son troupeau, il aperçut auprès de lui une ouverture dans un rocher. Il entre ; il se trouve au milieu d'une large caverne, et il entrevoit, dans une lueur sombre, une urne d'or sur laquelle ces mots étaient gravés : "Ici tu trouveras l'anneau qui rend invisible. O homme, qui que tu sois, à qui le destin réserve la faveur de le posséder, garde-toi d'abuser du pouvoir qu'il te donnera."

Callimaque ouvre l'urne, trouve l'anneau et le prend. Il sort de la profonde caverne, et voit de loin le roi, suivi de sa brillante cour, qui passait pour se rendre dans une maison de campagne charmante, sur la rive fleurie d'un fleuve. Callimaque tourne en dedans sa bague enchantée ; il s'approche de quelques esclaves qui précédaient la royale compagnie, et qui portaient des parfums répandant sur tout les chemins où le roi devait passer une fine et délicate odeur. Personne ne l'aperçoit.





Lien : L'anneau de Gygès (Fénelon)



vendredi 19 septembre 2014

Cours Moyen - Dictée N°37 : L'arbre stérile (2ème partie)









L'arbre stérile



Si je plante mon nouvel arbre chez moi, continuait-il, en acquerrai-je donc, hélas ! la possession incontestée ? Mes enfants, en dépit de mes défenses formelles, ou peut-être même à cause de ces défenses, ne se feront-ils pas une maligne joie de prélever une large dîme sur ma future récolte ? Puis, quand bien même le respect de l'autorité paternelle suffirait à les contenir, l'insatiable avidité des valets, maudite et détestable engeance, ne déjouera-t-elle point ma surveillance : quelque active qu'elle puisse être ?"

Ce beau raisonnement décida le paysan à planter son arbre derrière sa grange, dans un endroit inaccessible pour tout le monde, excepté pour lui-même. Mais il n'avait pas réfléchi qu'il mettait le jeune plant à une exposition septentrionale, et qu'il le privait de la bienfaisante influence des rayons du soleil. L'arbre demeura stérile. Comme le paysan s'en plaignait un jour à son frère : "Sache, répliqua celui-ci, qu'en t'abandonnant à ta convoitise avare et soupçonneuse, tu ne recueilleras jamais le fruit de tes calculs étroits et égoïstes."






Cours Moyen - Dictée N°37 : L'arbre stérile (1ère partie)









L'arbre stérile





Par une belle matinée de printemps, un paysan avait endossé ses habits de fête et était venu rendre visite à son frère, excellent jardinier établi à la ville. Nous laissons à penser combien ils furent aises de se revoir après une si longue séparation, et combien leur parurent courtes et fugitives les heures qu'ils eurent à passer ensemble. Ils avaient tant de choses intéressantes à se communiquer ! Les premières ombres de la nuit les surprirent comme la mort vient nous atteindre, avant qu'ils fussent prêts à partir. Enfin, le laboureur songea à regagner ses humbles pénates. On se fit des adieux touchants en se promettant de se revoir bientôt. L'horticulteur fit cadeau à son frère d'un magnifique arbre fruitier, déjà tout couvert de boutons, douce et frêle espérance. "Où le planter ? se dit en lui-même le rusé villageois. Sera-ce sur la colline qui s'étend devant sa métairie ? Il y serait exposé à l'action délétère des vents, aux froids glacials de nos rudes hivers. Le mettrai-je au milieu des champs ? Mais alors de combien de dangers ne sera-t-il pas tous les jours menacé ? Combien de passants peu scrupuleux, alléchés par ses fruits vermeils, s'écarteront du chemin pour les dérober !


mardi 16 septembre 2014

Premières dictées - Dictée N°23 (è=ey)


è = ey








Rémy a un poney gris.





Anatole et Jean jouent au volley.



Maman préfère le thé de Ceylan.





Mon père ira de Genève à Ferney.





Un navire partira pour l'île de Jersey.




Le trolley traverse la ville.






La ville de Rodez se situe dans département l'Aveyron.