Coucher de soleil sur la mer
Le ciel était rose, la mer tranquille et la brise endormie. Pas une ride ne plissait la surface immobile de l’océan sur lequel le soleil à mon coucher versait sa lumière d’or. Bleuâtre vers les côtes, la mer était partout ailleurs rouge et enflammée... Le soleil n’avait plus ses rayons, ils étaient tombés de sa face et, noyant leur lumière dans l’eau, semblaient flotter sur elle. Bientôt, il toucha les flots, rogna dessus son disque d’or, s’y enfonça jusqu’au milieu. On le vit un instant coupé en deux moitiés par la ligne de l’horizon ; l’une au-dessus, sans bouger, l’autre en dessous, qui tremblotait et s’allongeait. Puis il disparut complètement....
(G. Flaubert)