samedi 13 mai 2017

Cours Elémentaire - Dictée N°15





J'ai un jeu d'échecs.

Tu as un cerceau.

Il a un vélo.

Elle a un collier de perles.

Nous avons des ballons.

Vous avez des quilles.

Ils ont des billes.

Elles ont des poupées.




mercredi 26 avril 2017

Niveau Certificat d'études - N°7 - Repoussé deux fois

Cardinal Mazarin




Repoussé deux fois




Un solliciteur vint un jour implorer Mazarin sans avoir soigné sa mise, comme on doit le faire quand on aborde un personnage puissant. Le cardinal n'aimait guère donner ; aussi s'empressa-t-il de congédier le quémandeur après l'avoir écouté à peine, sous prétexte que celui-ci n'avait point observé les lois de l'étiquette. Notre homme ne se tint pas pour battu. Quelques jours après, il vint de nouveau voir le ministre, mais avec un nouvel ajustement : il a, cette fois, une perruque neuve et bien noire, la moustache teinte, les joues fardées, un habit qui fait valoir sa taille ; bref, on lui donnerait vingt ans de moins que son âge. Le rusé ministre le reconnaît fort bien, mais il n'en laisse rien paraître. Il écoute le solliciteur, puis, avec un aimable sourire : "Je suis désolé de ne pouvoir vous accorder cette faveur, lui dit-il, mais je l'ai déjà refusée, il y a quelques jours, à monsieur votre père".






mardi 4 avril 2017

Cours Moyen - Dictée N°76 - Impressions du voyageur au milieu de l'océan





Impressions du voyageur au milieu de l'océan



Quel sublime tableau déroule l'océan aux regards de celui qui le parcourt pour la première fois ! Perdu dans l'immensité de ce désert mouvant, séparé de l'abîme sans fond par la frêle planche du navire, l'homme se livre tour à tour à des mouvements d'orgueil et d'effroi. La pensée de tout ce que peut son industrie, relève son imagination que la grandeur de la nature accable. Là, comme sur la terre, la nuit a ses beautés : reflétés et grossis par le miroir des eaux, les innombrables flambeaux qui brillent attachés à la voûte du firmament nous entretiennent de la puissance infinie qui a tout créé. L'homme frivole s'étonne de penser et de sentir ; le sceptique, de croire ; celui qui souffre, de retrouver espoir et courage ; avec la force qui peut tout, se révèle à notre âme la bonté qui console.


De Salvandy



 

mercredi 15 mars 2017

Cours Moyen - Dictée N°75 - Au temps des diligences (A. Lavergne)







Au temps des diligences



Au tournant de la route, une diligence peinte de jaune, rechampie de rouge criard, le tout atténué par le gris sale de la boue ou le gris blanc de la poussière, apparaissait tout à coup dans le poudroiement du soleil ; puis une autre,  une autre encore, jusqu'à six parfois, à peu d'intervalle. Traînées par des chevaux éreintés et si maigres que, pareilles aux cercles d'un tonneau, leurs côtes transparaissaient, elles roulaient lourdement, soulevant des tourbillons de poussière, dans un bruit saccadé de ferrailles et de bois creux, avec les allures dégingandées de canards apeurés. Le village qui somnolait entre ses montagnes semblait se réveiller à tout ce tintamarre que répercutaient les échos. En un clin d'oeil, la rue déserte s'animait.


A. Lavergne













dimanche 12 mars 2017

Cours Moyen - Dictée N°74 - Auprès du berceau (G. Flaubert)


Jean Carolus - Hush


Auprès de berceau


La veilleuse de porcelaine arrondissait au plafond une clarté tremblante, et les rideaux du petit berceau faisaient comme une hutte blanche. Charles regardait son enfant. Elle allait grandir  maintenant ; chaque saison, vite, amènerait un progrès. Il la voyait déjà revenant de l'école à la tombée du jour, toute rieuse, avec sa brassière tachée d'encre, et portant au bras son panier.

Ah ! qu'elle serait  jolie, plus tard à quinze ans, quand, ressemblant à sa mère, elle porterait comme elle, dans l'été, de grands chapeaux de paille. On les prendrait de loin pour les deux soeurs. Il se la figurait travaillant le soir auprès d'eux, sous la lumière de la lampe. Elle s'occuperait du ménage ; elle emplirait toute la maison de sa gentillesse et de sa gaieté.


d'après Flaubert

(Mme Bovary)

vendredi 10 mars 2017

6 - L'Alouette






L'alouette


L'alouette est le musicien des champs ; son joli ramage est l'hymne d'allégresse par lequel elle devance le printemps et accompagne le premier sourire de l'aurore. Ses accents sont les premiers qui frappent l'oreille du cultivateur vigilant. Son chant matinal était, chez les Grecs, le signal auquel le moissonneur devait commencer son travail, et il le suspendait au milieu du jour, à l'heure où elle cesse de se faire entendre. Elle se tait, en effet, pour un instant ; mais dès que le soleil s'abaisse à l'horizon, elle remplit de nouveau les airs de ses modulations variées et sonores. Elle se tait encore lorsque le ciel est couvert et le temps pluvieux ; du reste, elle chante pendant toute la belle saison. On la voit s'élevant, une courbe en forme de vis ; elle monte, elle monte toujours chantant et forçant sa voix à mesure qu'elle s'éloigne de terre, de sorte qu'on l'entend aisément, lors même qu'on l'a presque perdue de vue. Elle se soutient longtemps en l'air, elle descend lentement jusqu'à dix ou douze pieds au-dessus du sol, puis elle s'y précipite comme un trait ; sa voix s'affaiblit à mesure qu'elle en approche, et elle est muette aussitôt qu'elle s'y pose.











vendredi 6 janvier 2017

Cours Moyen - Dictée N°73 - Première journée d'hiver (Erckmann-Chatrian)



Daniel Van Der Putten






Première journée d'hiver



Un matin, en m'éveillant, je vis que l'hiver était venu. Sa blanche lumière remplissait ma petite chambre ; de gros flocons de neige descendaient du ciel par myriades et tourbillonnaient contre mes vitres. Dehors régnait le silence ; pas même une âme ne courait dans la rue ; tout le monde avait tiré sa porte. Les poules se taisaient, les chiens regardaient du fond de leurs niches, et, dans les buissons voisins, les pauvres verdiers, grelottant sous leurs plumes ébouriffées, jetaient ce cri plaintif de la misère qui  ne finit qu'au printemps. Moi, le coude sur l'oreiller, les yeux éblouis, regardant la neige s'amonceler au bord des petites fenêtres, je me figurais tout cela et je revoyais aussi les hivers passés. Je me représentais les glissades sur la rivière, les parties de traîneau, la bataille à coups de pelotes de neige, les éclats de rire, la vitre cassée qui tombe. Et moitié triste, moitié content, je me dis : "C'est l'hiver !".


Erckmann-Chatrian





jeudi 29 décembre 2016

Cours Moyen - Dictée N°72 - Réveillon à la campagne (L. Pergaud)









Réveillon à la campagne



Dans le village, tout veillait, tout vivait. Dans les vieilles cuisines où l'on séchait les bandes de lard et les jambons à la fumée aromatique des branches de genévriers, il y avait un remue-ménage inaccoutumé. Pour le réveillon du soir et la fête du lendemain, les ménagères avaient pétri et cuit une double fournée de pain et de gâteaux dont le parfum chaud embaumait encore toute la maison. Oubliant les jeux et les querelles, les enfants, avec des exclamations joyeuses, avaient suivi tous les préparatifs et dénombré bruyamment ces bonnes choses, attendant impatiemment l'instant désiré d'en jouir : les pruneaux séchés au foyer sur les claies après la cuisson du pain, des meringues saupoudrées de bonbonnets multicolores et des pommes remontées de la cave, répandant une subtile odeur d'éther.


L. Pergaud.




mardi 27 décembre 2016

Cours Moyen - Dictée N°71 - Nuit de Noël (Alphonse Daudet)








Nuit de Noël

Dehors, le vent de la nuit soufflait en éparpillant la musique des cloches, et, à mesure, des lumières apparaissaient dans l'ombre aux flancs du mont Ventoux, en haut duquel s'élevaient les vieilles tours de Trinquelage. C'étaient des familles de métayers qui venaient entendre la messe de minuit au château. Ils grimpaient la côte en chantant, par groupes de cinq ou six, le père en avant, la lanterne à la main, les femmes enveloppées dans leurs grandes mantes brunes où les enfants se serraient et s'abritaient. Malgré l'heure et le froid, tou ce brave peuple marchait allègrement, soutenu par l'idée qu'au sortir de la messe il y aurait, comme tous les ans, table mise pour eux, en bas dans les cuisines.

A. Daudet.








mardi 20 décembre 2016

Cours Moyen - Dictée N°70 : Le chant des oiseaux (Chateaubriand)




Le chant des oiseaux


La nature a ses temps de solennité pour lesquels elle convoque des musiciens des différentes régions du globe. On voit alors accourir de savants artistes avec des sonates merveilleuses, de vagabonds troubadours qui ne savent que des ballades à refrain, des pèlerins qui répètent mille fois les couplets de leurs longs cantiques. Le loriot, perché sur la plus haute branche d'un ormeau, siffle et défie notre merle ; l'hirondelle gazouille sous un toit hospitalier ; le ramier, caché dans le feuillage d'un chêne, prolonge ses roucoulements semblables aux sons onduleux d'un cor dans les bois. Enfin, le rouge-gorge répète sa petite chanson sur la porte de la grange où il a placé son gros nid de mousse ; mais le rossignol dédaigne de perdre sa voix au milieu de cette symphonie : il attend l'heure du recueillement et du repos, et se charge de cette partie de la fête qui doit se célébrer dans les ombres.



Chateaubriand





mardi 13 décembre 2016

5- Les trois Amis (Niveau Certificat d'Etudes/Brevet Elémentaire)



Raphael Sanzio






Les trois Amis



Un homme avait trois amis : deux d'entre eux surtout lui étaient très chers ; l'autre lui était indifférent, quoique celui-ci lui portât un attachement sincère. Un jour, il fut, bien qu'innocent appelé en justice, accusé par quelqu'un d'avoir commis un grand crime. "Chacun, dit-il, dans les moments difficiles, a besoin de ses amis ; moi, en cette circonstance, j'ai recours aux miens. Qui de vous peut venir témoigner en ma faveur ? Car on a lancé contre moi une accusation très grave et le juge est en colère".

Le premier de ses amis s'excusa de ne pouvoir l'accompagner : il avait des affaires pressantes qui l'obligeaient à partir sur-le-champ. Le second le suivit jusqu'aux portes du palais de justice ; là, il s'arrêta et revint sur ses pas, après avoir déclaré qu'il n'oserait jamais se présenter devant le juge, dont il redoutait la colère. Le troisième, sur lequel il avait compté le moins, entra, parla en sa faveur, et témoigna de son innocence avec tant de conviction que le juge le renvoya absous et le récompensa.

Nous nous trompons souvent sur la valeur réelle de ceux qui se prétendent nos amis. Mettons-les à l'épreuve. Les vrais, seuls, nous consoleront dans le malheur : les autres nous abandonneront bien vite si la fortune nous est contraire.



d'après Schwab



jeudi 1 décembre 2016

Cours Moyen - Dictée N° 69 - L'infini (Lamartine)


Téléscope d'Herschell (ou Herschel)






L'infini


J'ai roulé des milliers de fois la pensée de l'infini dans mes yeux et dans mon esprit, en regardant du haut d'un promontoire ou du pont d'un vaisseau le soleil descendre sous l'horizon ; et plus encore en voyant l'armée des étoiles commencer, sous un beau firmament, sa revue et ses évolutions devant Dieu. Quand on pense que le télescope d'herschell a compté déjà plus de cinq millions d'étoiles ; que chacune de ces étoiles est un monde plus grand et plus important que ce globe de la terre ; que ces cinq millions de mondes ne sont que les bords de cette création ; que si nous parvenions sur le plus éloigné, nous apercevrions de là d'autres abîmes d'espace infini comblés par d'autres mondes incalculables, et que ce voyage durerait des myriades de siècles, sans que nous pussions atteindre jamais aux limites entre le néant et Dieu ; on ne compte plus, on n'admire plus, on reste frappé de vertige et de silence, on tombe à genoux et l'on adore.


Lamartine





Révision : Conjugaison

Le subjonctif






Le mode subjonctif : l'imparfait et le plus-que-parfait : http://francais-cours-moyen.blogspot.fr/2013/04/semaine-13-le-mode-subjonctif.html












mercredi 23 novembre 2016

Cours Moyen - Dictée N°68 - Le Caire

Max Schmidt (1818-1901) 

(source : http://www.galeriearyjan.com/fr/schmidt-max.htm)








Le Caire


La ville se présente à vous comme les mille petites tourelles d’un édifice gothique, au pied d'une montagne blanchâtre, assez escarpée et flanquée d'une citadelle à tours blanches à la façon turque. D'une part, vers la montagne, le désert avec sa surface nue et désolée ; de l'autre, vers le Nil, des campagnes couvertes d'une verdure brillante ; et, de temps en temps, de charmantes pièces d'eau, restes de l'inondation, miroitant au sein de cette verdure ; des terres couvertes de plantes épaisses et noires, d'où s'élèvent, comme autant de gracieuses aigrettes, des milliers de palmiers avec leurs belles grappes rouges et dorées. Au milieu de ce contraste se trouve la ville, tout à fait en harmonie avec ce paysage bizarre, immense ramas de constructions à toitures plates sans tuiles, noircies par la fumée et couvertes de poussière ; de loin en loin, une construction neuve, blanche et scintillante, jaillit de ce tas de maisons grisâtres, de ces rues étroites et noires, où se remue une population sale quoique très brillante et bariolée ; de cette poussière, de cette fumée bleue, s'élancent vers l'air libre mille et mille minarets couverts d'ornementations légères à l'arabe et cerclés de leurs trois galeries de dentelles superposées. C'est une une vue enchanteresse, faite pour enthousiasmer un peintre.

Extrait du "Magasin pittoresque"













Le Magasin pittoresque est un magazine français paru de janvier 1833 à 1938.

source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Magasin_pittoresque