vendredi 10 mars 2017

6 - L'Alouette






L'alouette


L'alouette est le musicien des champs ; son joli ramage est l'hymne d'allégresse par lequel elle devance le printemps et accompagne le premier sourire de l'aurore. Ses accents sont les premiers qui frappent l'oreille du cultivateur vigilant. Son chant matinal était, chez les Grecs, le signal auquel le moissonneur devait commencer son travail, et il le suspendait au milieu du jour, à l'heure où elle cesse de se faire entendre. Elle se tait, en effet, pour un instant ; mais dès que le soleil s'abaisse à l'horizon, elle remplit de nouveau les airs de ses modulations variées et sonores. Elle se tait encore lorsque le ciel est couvert et le temps pluvieux ; du reste, elle chante pendant toute la belle saison. On la voit s'élevant, une courbe en forme de vis ; elle monte, elle monte toujours chantant et forçant sa voix à mesure qu'elle s'éloigne de terre, de sorte qu'on l'entend aisément, lors même qu'on l'a presque perdue de vue. Elle se soutient longtemps en l'air, elle descend lentement jusqu'à dix ou douze pieds au-dessus du sol, puis elle s'y précipite comme un trait ; sa voix s'affaiblit à mesure qu'elle en approche, et elle est muette aussitôt qu'elle s'y pose.