jeudi 29 décembre 2016

Cours Moyen - Dictée N°72 - Réveillon à la campagne (L. Pergaud)









Réveillon à la campagne



Dans le village, tout veillait, tout vivait. Dans les vieilles cuisines où l'on séchait les bandes de lard et les jambons à la fumée aromatique des branches de genévriers, il y avait un remue-ménage inaccoutumé. Pour le réveillon du soir et la fête du lendemain, les ménagères avaient pétri et cuit une double fournée de pain et de gâteaux dont le parfum chaud embaumait encore toute la maison. Oubliant les jeux et les querelles, les enfants, avec des exclamations joyeuses, avaient suivi tous les préparatifs et dénombré bruyamment ces bonnes choses, attendant impatiemment l'instant désiré d'en jouir : les pruneaux séchés au foyer sur les claies après la cuisson du pain, des meringues saupoudrées de bonbonnets multicolores et des pommes remontées de la cave, répandant une subtile odeur d'éther.


L. Pergaud.




mardi 27 décembre 2016

Cours Moyen - Dictée N°71 - Nuit de Noël (Alphonse Daudet)








Nuit de Noël

Dehors, le vent de la nuit soufflait en éparpillant la musique des cloches, et, à mesure, des lumières apparaissaient dans l'ombre aux flancs du mont Ventoux, en haut duquel s'élevaient les vieilles tours de Trinquelage. C'étaient des familles de métayers qui venaient entendre la messe de minuit au château. Ils grimpaient la côte en chantant, par groupes de cinq ou six, le père en avant, la lanterne à la main, les femmes enveloppées dans leurs grandes mantes brunes où les enfants se serraient et s'abritaient. Malgré l'heure et le froid, tou ce brave peuple marchait allègrement, soutenu par l'idée qu'au sortir de la messe il y aurait, comme tous les ans, table mise pour eux, en bas dans les cuisines.

A. Daudet.








mardi 20 décembre 2016

Cours Moyen - Dictée N°70 : Le chant des oiseaux (Chateaubriand)




Le chant des oiseaux


La nature a ses temps de solennité pour lesquels elle convoque des musiciens des différentes régions du globe. On voit alors accourir de savants artistes avec des sonates merveilleuses, de vagabonds troubadours qui ne savent que des ballades à refrain, des pèlerins qui répètent mille fois les couplets de leurs longs cantiques. Le loriot, perché sur la plus haute branche d'un ormeau, siffle et défie notre merle ; l'hirondelle gazouille sous un toit hospitalier ; le ramier, caché dans le feuillage d'un chêne, prolonge ses roucoulements semblables aux sons onduleux d'un cor dans les bois. Enfin, le rouge-gorge répète sa petite chanson sur la porte de la grange où il a placé son gros nid de mousse ; mais le rossignol dédaigne de perdre sa voix au milieu de cette symphonie : il attend l'heure du recueillement et du repos, et se charge de cette partie de la fête qui doit se célébrer dans les ombres.



Chateaubriand





mardi 13 décembre 2016

5- Les trois Amis (Niveau Certificat d'Etudes/Brevet Elémentaire)



Raphael Sanzio






Les trois Amis



Un homme avait trois amis : deux d'entre eux surtout lui étaient très chers ; l'autre lui était indifférent, quoique celui-ci lui portât un attachement sincère. Un jour, il fut, bien qu'innocent appelé en justice, accusé par quelqu'un d'avoir commis un grand crime. "Chacun, dit-il, dans les moments difficiles, a besoin de ses amis ; moi, en cette circonstance, j'ai recours aux miens. Qui de vous peut venir témoigner en ma faveur ? Car on a lancé contre moi une accusation très grave et le juge est en colère".

Le premier de ses amis s'excusa de ne pouvoir l'accompagner : il avait des affaires pressantes qui l'obligeaient à partir sur-le-champ. Le second le suivit jusqu'aux portes du palais de justice ; là, il s'arrêta et revint sur ses pas, après avoir déclaré qu'il n'oserait jamais se présenter devant le juge, dont il redoutait la colère. Le troisième, sur lequel il avait compté le moins, entra, parla en sa faveur, et témoigna de son innocence avec tant de conviction que le juge le renvoya absous et le récompensa.

Nous nous trompons souvent sur la valeur réelle de ceux qui se prétendent nos amis. Mettons-les à l'épreuve. Les vrais, seuls, nous consoleront dans le malheur : les autres nous abandonneront bien vite si la fortune nous est contraire.



d'après Schwab



jeudi 1 décembre 2016

Cours Moyen - Dictée N° 69 - L'infini (Lamartine)


Téléscope d'Herschell (ou Herschel)






L'infini


J'ai roulé des milliers de fois la pensée de l'infini dans mes yeux et dans mon esprit, en regardant du haut d'un promontoire ou du pont d'un vaisseau le soleil descendre sous l'horizon ; et plus encore en voyant l'armée des étoiles commencer, sous un beau firmament, sa revue et ses évolutions devant Dieu. Quand on pense que le télescope d'herschell a compté déjà plus de cinq millions d'étoiles ; que chacune de ces étoiles est un monde plus grand et plus important que ce globe de la terre ; que ces cinq millions de mondes ne sont que les bords de cette création ; que si nous parvenions sur le plus éloigné, nous apercevrions de là d'autres abîmes d'espace infini comblés par d'autres mondes incalculables, et que ce voyage durerait des myriades de siècles, sans que nous pussions atteindre jamais aux limites entre le néant et Dieu ; on ne compte plus, on n'admire plus, on reste frappé de vertige et de silence, on tombe à genoux et l'on adore.


Lamartine





Révision : Conjugaison

Le subjonctif






Le mode subjonctif : l'imparfait et le plus-que-parfait : http://francais-cours-moyen.blogspot.fr/2013/04/semaine-13-le-mode-subjonctif.html