vendredi 26 janvier 2018

Classe de 5ème - Dictée N°2 - L'hymne au soleil (Edmond Rostand)





Edmond Rostand (1868 - 1918)

Poète et auteur dramatique doué d'une imagination très vive, d'une verve étincelante ; ses oeuvres séduisantes d'esprit et de grâce, remplies d'images chatoyantes et de pittoresque, ont eu un brillant succès (Cyrano de Bergerac, l'Aiglon, Chanceler etc...)






Hymne au soleil
Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière, 
Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel, 
Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière, 
Se divise et demeure entière 
Ainsi que l'amour maternel !


Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre, 
Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu 
Et qui choisis, souvent, quand tu veux disparaître, 
L'humble vitre d'une fenêtre 
Pour lancer ton dernier adieu !



Tu fais tourner les tournesols du presbytère, 
Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher, 
Et quand, par les tilleuls, tu viens avec mystère, 
Tu fais bouger des ronds par terre 
Si beaux qu'on n'ose plus marcher !



Gloire à toi sur les prés! Gloire à toi dans les vignes ! 
Sois béni parmi l'herbe et contre les portails ! 
Dans les yeux des lézards et sur l'aile des cygnes !
Ô toi qui fais les grandes lignes 
Et qui fais les petits détails!



C'est toi qui, découpant la soeur jumelle et sombre 
Qui se couche et s'allonge au pied de ce qui luit, 
De tout ce qui nous charme as su doubler le nombre, 
A chaque objet donnant une ombre 
Souvent plus charmante que lui !



Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses, 
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson ! 
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses ! 
Ô Soleil ! toi sans qui les choses 
Ne seraient que ce qu'elles sont !



Classe de 5ème - Dictée N°1 - L'arbre (Théodore de Banville)




L'arbre


L’arbre est condamné, parce qu’il a grandi tout à fait trop près de la maison, à laquelle il donne de l’humidité. C’est un pin énorme, droit et magnifique, à l’écorce jaunissante, dont les branches sont horizontales comme celles d’un cèdre, et dont la sombre verdure est mêlée de ses pommes encore vertes. Mais il est trop près de la maison, il faut qu’il meure, et voici le bourreau. C’est le père Pédroleau, un bûcheron très vieux, qui ne couche pas dans sa chambre deux fois par an, qui toujours demeure dans la forêt, et lui-même ressemble à un vieil arbre. Depuis cinquante ans, il n’a pas fait autre chose que d’abattre des arbres ; sa pâleur est verte, sa barbe taillée comme celle d’un chef grec devant Ilios a pris des aspects de feuillage et de mousse, et ses yeux résolus, épouvantablement clairs, sont comme les échappées de ciel dans la forêt.

Après avoir marqué de l’œil dans le pré voisin l’endroit où le pin devra tomber, Pédroleau l’attaque à grands coups de cognée, ouvrant des entailles sûres, enlevant les morceaux de chair avec une absolue précision ; l’âme du pin gémit, crie, se plaint horriblement ; mais l’impitoyable vieillard frappe toujours. Bientôt l’arbre s’affole, une dernière fois lève ses bras désespérés, et lancé dans l’air, vient tomber exactement à la place qu’a choisie Pédroleau. Et lui, le vieux, tant de fois mordu et souffleté par les orages, par le vent, par la bise glacée, il est droit comme le grand arbre à la sombre verdure l’était encore tout à l’heure, et comme lui, il attend, les pieds agrafés au sol, le fatal instant, l’autre Bûcheron, et l’inévitable cognée.






Théodore de Banville






Théodore de Banville (1823 - 1891)

Poète de l'école dite parnassienne, aux vers riches de forme parfaite ; il est auteur d'un "Traité de la poésie française".

dimanche 21 janvier 2018

Cours Moyen - Dictée N° 86 - Le travail du paysan (G. Maurière)


Julien Dupré





Le travail du paysan


L’homme des champs travaille comme l’artiste. Son oeuvre, c’est cette belle vigne aux longues lignes d’un vert sombre qui escaladent les pentes en un ordre parfait ; c’est ce seigle plantureux dont les vagues frappent comme une marée le pied des coteaux ; c’est ce qu’il faut agrandir ; ce sol qu’il est nécessaire d’émietter ; ce domaine dont il convient d’augmenter la prospérité : oeuvre qui n’est jamais finie, à laquelle une existence ne suffit pas. Nul ne commande le travail à l’homme des champs ; c’est peut être pour cela qu'il travaille toujours.


G. Maurière





samedi 20 janvier 2018

Cours élémentaire - Dictée de mots (révision : ge - gi - gel - geo)



ge - gi - gea - geo






Il faut mettre un "e" après le "g" devant "a-o-u"
pour obtenir les sons "ja-jo-ju".

Exemples : un dirigeable - un plongeon





Tous les mots commençant par le son "gi" 
s'écrivent avec un "g".

Exemple : le gigot.















Dictée de mots



un dirigeable

une orangeade

rougeâtre

un villageois

le gigot

la mangeoire

la nageoire

un bourgeois

la rougeole

la girouette

un pigeon

un plongeon

une gibecière

le badigeon

une giroflée

la girafe

le givre

la gitane

le gisement

la giboulée

le gibier

le gilet

une gifle

le gîte


















Cours Moyen/6ème - Dictée N°4 - Je veux être marin (Edouard Peisson)








Je veux être marin




Nous n'avions aucun souci de savoir comment nous deviendrions marins ou plutôt comment nous deviendrions capitaines marins. Car nous serions capitaines marins. Mieux, déjà nous l'étions.

Cela semblait une chose entendue entre Claude et moi. Sans scrupule, nous passions par dessus les années d'études et les années d'apprentissage. Sitôt franchie la haute porte de fer du collège, nous serions les maîtres d'un navire. Mais quel navire ?

Nous ne voulions pas d'un "vapeur". Il nous fallait un voilier et un voilier fait à la mesure de notre rêve, un voilier fait par nous et pour nous.

L'heureux âge ! Pas une fois nous n'avons pensé à l'argent. Pas une fois Claude ni moi n'avons dit : "Il faudrait de l'argent". Nous avions écarté toutes les difficultés.


Edouard Peisson