samedi 3 septembre 2022

"Pap Ndiaye est le dernier ministre de l'Education nationale !" Anne Coffinier, Jean-Paul Brighelli


 


 Anne Coffinier, présidente de Créer son école, fondatrice de la Fondation Kairos, normalienne et Jean-Paul Brighelli, ancien professeur et agrégé de lettres dressent un bilan alarmant de l'Education nationale en ce jour de rentrée scolaire.

jeudi 16 décembre 2021

Pour les enfants du monde entier


 Pour les enfants du monde entier

Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont plus rien à espérer
Je voudrais faire une prière
À tous les Maîtres de la Terre

À chaque enfant qui disparaît
C'est l'Univers qui tire un trait
Sur un espoir pour l'avenir
De pouvoir nous appartenir

J'ai vu des enfants s'en aller
Sourire aux lèvres et cœur léger
Vers la mort et le paradis
Que des adultes avaient promis

Mais quand ils sautaient sur les mines
C'était Mozart qu'on assassine
Si le bonheur est à ce prix
De quel enfer s'est-il nourri?

Et combien faudra-t-il payer
De silence et d'obscurité
Pour effacer dans les mémoires
Le souvenir de leur histoire?

Quel testament, quel évangile
Quelle main aveugle ou imbécile
Peut condamner tant d'innocence
À tant de larmes et de souffrances?

La peur, la haine et la violence
Ont mis le feu à leur enfance
Leurs chemins se sont hérissés
De misère et de barbelés

Peut-on convaincre un dictateur
D'écouter battre un peu son cœur?
Peut-on souhaiter d'un président
Qu'il pleure aussi de temps en temps?

Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont de voix que pour pleurer
Je voudrais faire une prière
À tous les Maîtres de la Terre

Dans vos sommeils de somnifères
Où vous dormez les yeux ouverts
Laissez souffler pour un instant
La magie de vos cœurs d'enfants

Puisque l'on sait de par le monde
Faire la paix pour quelques secondes
Au nom du Père et pour Noël
Que la trêve soit éternelle

Qu'elle taise à jamais les rancœurs
Et qu'elle apaise au fond des cœurs
La vengeance et la cruauté
Jusqu'au bout de l'éternité

Je n'ai pas l'ombre d'un pouvoir
Mais j'ai le cœur rempli d'espoir
Et de chansons pour aujourd'hui
Que sont des hymnes pour la vie

Et des ghettos, des bidonvilles
Du cœur du siècle de l'exil
Des voix s'élèvent un peu partout
Qui font chanter les gens debout

Vous pouvez fermer vos frontières
Bloquer vos ports et vos rivières
Mais les chansons voyagent à pied
En secret dans des cœurs fermés

Ce sont les mères qui les apprennent
à leurs enfants qui les reprennent
Elles finiront par éclater
Sous le ciel de la liberté

Pour les enfants du monde entier.

samedi 12 juin 2021

Cours Moyen - Dictée N° 102 - La colombe et la fourmi




 La colombe et la fourmi



Une fourmi était tombée dans un petit ruisseau. Il lui fallait regagner le bord, ou bien mourir. Elle faisait de son mieux, mais n'avançait guère. Aussi sa fin était-elle proche, quand une colombe qui buvait près de là fut émue de pitié et lui jeta un brin d'herbe. Ce fut comme un radeau qui sauva la fourmi. Tandis que la petite bête se séchait au soleil, passe un paysan qui marchait les pieds nus. Il avait une arbalète, et, dès qu'il aperçoit la colombe, il la vise, la croyant déjà dans son carnier. Comme il allait tirer, la fourmi le pique au talon ; il se retourne, et avant qu'il n'ait repris sa première position, l'oiseau s'envole. Ainsi la colombe fut sauvée par un animal plus faible qu'elle- même, auquel elle avait rendu service.



vendredi 23 avril 2021

Un jour, un jour (Poème : Louis Aragon - musique : Jean Ferrat)


 source karaoké : https://youtu.be/-paCoE7Jfu0

Un Jour Un Jour Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime Sa protestation ses chants et ses héros Au-dessus de ce corps et contre ses bourreaux Une Grenade aujourd’hui surgit devant le crime Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu Emplissant tout à coup l’univers de silence Contre les violents tourne la violence Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue Un jour pourtant, un jour viendra couleur d’orange Un jour de palme, un jour de feuillages au front Un jour d’épaule nue où les gens’aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche Ah je désespérais de mes frères sauvages Je voyais, je voyais l’avenir à genoux La Bête triomphante et la pierre sur nous Et le feu des soldats porte sur nos rivages Quoi toujours ce serait par atroce marché Un partage incessant que se font de la terre Entre eux ces assassins que craignent les panthères Et ne tremblez pas un poignard quand leur main l’a touché Un jour pourtant, un jour viendra couleur d’orange Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle Des manières de rois et des fronts prosternés Et l’enfant de la femme inutilement né Les blés déchiquetés toujours des sauterelles Quoi les bagnes toujours et la chaise sous la roue Le massacre toujours justifié d’idoles Aux cadavres jetés ce manteau de paroles Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou Un jour pourtant, un jour viendra couleur d’orange Un jour de palme, un jour de feuillages au front Un jour d’épaule nue où les gens’aimeront Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche

dimanche 18 avril 2021

Cours Moyen/ - Dictée N° 101 - La vie de la forêt (Alphonse Daudet)




 La vie de la forêt



Il était si content, le petit Jack, si fier d'accompagner le garde à travers bois... avec lui il voyait une forêt particulière, bien vivante et peuplée, que les profanes ne connaissent pas. Au lieu de ces effarements dans les feuilles, de ces bruits sournois dans les herbes, que le moindre pas effarouche, il avait le spectacle tranquille des bêtes allant librement à leurs affaires, à leurs plaisirs. C'était une poule faisane, escortée de ses poussins, piquant au pied des arbres ; ou des chevreuils broutant les pousses, traversant les allées, l'oeil étonné, les pattes tendues, plus amusés que craintifs. Puis les lièvres à la lisière, partant dans les terres labourées, les lapins, les perdrix.



Alphonse Daudet 




jeudi 15 avril 2021

Cours moyen/6ème - Dictée N° 06 - Les étoiles (Guillemin)

    


Les étoiles


Est-il au monde un spectacle à la fois aussi touchant et aussi grandiose que celui du ciel observé par une belle nuit ?

Si l'on a soin de choisir pour observatoire une station bien à découvert, comme l'est une plaine unie, le sommet d'une colline ou encore l'horizon de la mer ; si la lumière de la lune n'éteint pas la lumière des étoiles, et si l'atmosphère un peu humide possède toute sa transparence et sa pureté, on voit des milliers de points lumineux étinceler de toutes parts, accomplissant lentement et avec ensemble leur marche silencieuse. Le contraste de l'obscurité qui règne alors à la surface de la terre avec cette voûte resplendissante donne une profondeur indéfinie à l'océan céleste qui surplombe nos têtes.

Cet autre océan, sans fin ni fond cet abîme d'éther au sein duquel nous voguons sur notre terre, navire insubmersible et où nous voyons semés avec profusion étoiles, soleils, planètes, comètes vagabondes, est bien une mer comme la mer liquide dont les flots baignent les côtes de nos continents et de nos îles ; mais c'est une mer sans rivages. Le fluide subtil qui la remplit est, comme l'eau de l'océan dans un mouvement perpétuel, dans une agitation sans fin ; des ondes le sillonnent dans tous les sens, et, avec une rapidité inouïe, s'y propagent sans se confondre, portant avec elles la lumière, la chaleur, les conditions essentielles du mouvement et de la vie.

C'est grâce à ces ondulations, invisibles elles-mêmes, que nous pouvons percevoir tout ce qui existe. Se répercutant avec une délicatesse infinie, une fidélité merveilleuse sur le fond de notre rétine, elles y tracent le tableau de l'univers, et, au lieu de la profonde obscurité du vide, au sein de l'espace sans bornes nous découvrent cette multitude de foyers lumineux que l'astronomie nous apprend être autant de soleils semblables au nôtre.



Guillemin